Le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) en France est une organisation qui travaille à la réduction du tabagisme. Depuis quelques années, elle a mené des études dans le but d’interdire l’utilisation des arômes dans les cigarettes électroniques. Découvrez ci-dessous les différentes raisons de cette étude et les impacts potentiels d’une telle interdiction sur les fumeurs adultes qui utilisent les cigarettes électroniques comme aide au sevrage tabagique.
Qu’est-ce que le CNCT ?
Fondé en 1868, le CNCT est une organisation publique qui a pour but principal de lutter contre le tabagisme. Pour cela, elle mène des actions de prévention et cherche à améliorer les législations ainsi que les réglementations relatives à ce fléau. À la tête du Comité National contre le Tabagisme se trouve actuellement le Professeur émérite de Pneumologie Yves Martinet. Ce dernier collabore avec d’autres professionnels de la pneumologie et de la tabacologie. Le tabac est responsable d’un décès toutes les 6 secondes dans le monde, ce qui motive l’association CNCT à travailler ardemment pour mettre fin à cette épidémie.
L’enquête menée
Dans de nombreux pays du monde, le vapotage n’est pas encore pleinement reconnu et cette situation risque de perdurer. En effet, selon les résultats d’une enquête menée par le Comité National contre le Tabagisme entre 2020 et 2022, il est nécessaire de restreindre la vente de nouveaux produits contenant de la nicotine. Le CNCT préconise également l’intégration de plusieurs critères environnementaux dans la commercialisation de ces produits. Toutefois, il convient de souligner que cette enquête a été menée en se concentrant sur quatre axes importants :
- une enquête auprès des vendeurs ;
- une analyse de la publicité dans la presse ;
- une enquête auprès de quelques clients ;
- un observatoire expérimental chaque mois.
C’est grâce à ces cibles que le Comité National contre le Tabagisme a pu atteindre ses objectifs en tirant de différentes conclusions.
Les lieux de ventes interrogés
L’étude en question met en avant les points de vente comme étant les premiers concernés. Au total, plus de 600 visites ont été effectuées sur le territoire français, dont un tiers dans les boutiques spécialisées et deux tiers dans les bureaux de tabac. La plupart des lieux respectent les lois sur la publicité du tabac. Il existe tout de même, certains lieux de vente qui ne prennent pas en compte les différentes lois contre la publicité des produits contenant de la nicotine et du tabac. Les résultats de l’enquête révèlent que la publicité dans ce domaine occupe une place de plus en plus importante. De plus, les experts ont constaté des publicités illicites autour des nouveaux produits du tabac, des produits de vapotage ainsi que des sachets de nicotine.
Par ailleurs, l’étude a également mis en évidence que certaines cibles pratiquent la publicité en ligne, ce qui, d’après les experts du CNCT, ne respecte pas la loi. En effet, certaines boutiques ont recours aux réseaux sociaux tels qu’Instagram et aux influenceurs pour promouvoir les produits de vapotage et de tabac. Il convient de noter que les produits étudiés dans cette enquête sont principalement fabriqués par l’industrie du tabac.
Les produits suivis
Cette étude a pris en compte plusieurs produits. Parmi ces derniers, il y a le tabac chauffé, les cigarettes électroniques ainsi que les Puffs et sachets de nicotine. Les marques concernées sont respectivement IQOS de Philip Morris International (PMI), American Tobacco (BAT) et Aroma King et Velo.
Les médias et publications
La revue des tabacs et du Losange a également été analysée dans le cadre de l’enquête. Les experts ont recensé plus de 1100 publicités sur une période de deux ans, à travers 66 numéros de la revue. Il est important de souligner que 57 % de ces publications étaient en lien avec les produits du tabac et de vapotage. En ce qui concerne spécifiquement les produits de vapotage, le taux était de 21 %, tandis que pour les produits de tabac chauffé, il était de 8 %.
Selon les analyses du Comité National contre le Tabagisme, l’industrie du tabac est largement dominante en termes de publicité dans le domaine. Pendant la période étudiée, elle aurait dépensé environ 7 millions d’euros pour promouvoir ses produits, ce qui inclut les dépenses liées à la communication, les différentes stratégies marketing ainsi que les publicités effectuées dans les lieux de vente.
Enfin, il est nécessaire de rappeler que certaines sources ont été utilisées par le comité afin de réaliser cette étude. Parmi celle-ci, il y a le Losange, Ultimate Vape, la Revue des tabacs, et l’E-Cig Mag.
Les conclusions du CNCT
À la suite de cette étude, le Comité National contre le Tabagisme (CNCT) a formulé plusieurs conclusions. Tout d’abord, il préconise l’interdiction de l’utilisation d’arômes autres que celui du tabac dans les produits contenant de la nicotine. Ensuite, les experts du CNCT exigent un encadrement plus strict de la vente de ces produits, ainsi qu’une révision plus poussée de la réglementation en matière de produits contenant de la nicotine, en particulier pour les nouveaux produits.
En dehors de ces recommandations, le comité national contre le tabagisme exige aussi :
- une interdiction de vapoter dans les lieux publics,
- une formation pour la vente de ses produits,
- la fin de la vente en ligne des produits contenants la nicotine ou le tabac,
- une application écotaxe aux fabricants,
- une interdiction de la publicité dans les boutiques physiques,
- le renforcement sur l’interdiction de la vente de ces produits aux mineurs.
Il est important de noter que les 4 études ont mis en évidence le rôle crucial des arômes dans les produits du vapotage pour le sevrage tabagique. Par conséquent, interdire leur utilisation peut avoir d’autres conséquences. En effet, l’absence d’arômes peut amener certains fumeurs à continuer à fumer des cigarettes. De même, cela peut amener les anciens fumeurs qui ont arrêté de retomber dans le tabagisme.
L’interdiction des arômes n’est-elle pas contreproductive pour lutter contre le tabagisme ?
L’interdiction des arômes dans les e-liquides utilisés pour les cigarettes électroniques est une question controversée dans la lutte contre le tabagisme. Certains arguments suggèrent que l’interdiction des arômes peut être contre-productive dans cette lutte.
L’un des arguments est que l’interdiction des arômes pourrait rendre les cigarettes électroniques moins attrayantes pour les fumeurs qui cherchent à arrêter de fumer du tabac. Les arômes sucrés et fruités peuvent aider les anciens fumeurs à se détacher de l’odeur et du goût du tabac. Cela constitue un facteur important pour les aider à arrêter de fumer. En interdisant les arômes, il y a donc un risque que les fumeurs ne soient plus attirés par les cigarettes électroniques et retournent aux cigarettes traditionnelles.
Cependant, d’autres arguments soutiennent que cette interdiction est une mesure nécessaire pour réduire l’attrait des cigarettes électroniques pour les jeunes. Les arômes sucrés et fruités peuvent être particulièrement attractifs pour les jeunes, qui peuvent être attirés par les nouveaux produits de vapotage. En limitant les arômes disponibles dans les e-liquides, il est possible de rendre les cigarettes électroniques moins attrayantes pour les jeunes et de réduire leur risque d’initiation au tabagisme. Mais encore faudrait il qu’il y ait un « effet passerelle » entre les deux et une étude scientifique a déjà prouvé que non. Une pré étude américaine s’intéresse à l’efficacité de la vape aromatisée dans le sevrage mais les conclusions ne sont pas encore rendus.
En fin de compte, l’interdiction des arômes dans les e-liquides utilisés pour les cigarettes électroniques est un sujet controversé qui nécessite une évaluation minutieuse des avantages et des inconvénients. Toutefois, il est important de mettre en place des mesures efficaces pour lutter contre l’initiation au tabagisme chez les jeunes tout en soutenant les fumeurs qui cherchent à arrêter de fumer du tabac.
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